Friday, February 17, 2006

Ch1_further quotes

“Je me rendormais, et parfois je n’avais plus que de courts réveils d’un instant, le temps d’entendre les craquements organiques des boiseries, d’ouvrir les yeux pour fixer le kaléidoscope de l’obscurité, de goûter grâce à une lueur momentanée de conscience le sommeil où étaient plongés les meubles, la chambre, le tout don je n’étais qu’une petite partie et à l’insensibilité duquel je retournais vite m’unir.”

“Un homme qui dort, tien en cercle autout de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes. [...] et au moment d’ouvrir les paupières, il se croira couché quelques mois plus tôt dans une autre contrée.”

“mon sommeil fût profond et détendît entièrement mon esprit, et quand je m’éveillais au milieu de la nuit, comme j’ignorais où j’étasi ; j’avais seulement dans sa simplicité première, le sentiment de l’existence comme il peut frémir au fond d’un animal ; j’étais plus dénué que l’homme des cavernes ; mais alors le souvenir — non encore du lieu où j’étais, mais de quelques–uns de ceux que j’avais habités et où j’aurais pu être — venait à moi comme un secours d’en haut pour me tirer du néant d’où je n’aurais pu sortir tout seul ; je passais en unse seconde par–dessus des siècles de civilisation, et l’image confusément entrevue de lampes à pétrole, puis de chemises à col rabattu, recomposaient peu à peu les traits originaux de mon moi.”

“Peut–être l’immobilité des choses autour de nous leur est–elle imposée par notre certituted que ce sont elles et non pas d’autres, par l’immobilité de notre pensée en face d’elles.”

While lying awake in bed, his experience moves from bedroom to bedroom, shifting in time and place. His body, as Proust writes, “cherchait, d’après la forme de sa fatigue, à repérer la position des ses membres pour en induire la direction du mur, la place des meubles, pour reconstruire et pour nommer la demeure où is se trouvait. The process is almost pre–consicous. It is his body, not his mind that searches through the catalogue of past experiences, “sa mémoire, la mémoire de ses côtes, de ses genoux, de ses épaules, lui présentait successivement plusieurs des chambres où il avait dormi, tandis qu’autour de lui les murs invisibles, changenat de place selon la forme de la pièce imaginée, tourbillonaient dans les ténèbres. Et avant même que ma pensée, que hésitait au seuil des temps et des formes...’

“Puis renaissait le souvenir d’une nouvelle attitude,” captures the process as Marcel attempts to identify his present time and space based on memories.

“C’est évocations tournoyantes et confuses ne duraient jamais que quelques secondes ; souvent, ma brève incertitude du lieu où je me trouvais ne distinguait pas mieux les unes des autres les diverses suppositions dont elle était faite, que nous n’isolons...”

“L’habitude! aménageuse habile mais bien lente et qui commence par laisser souffrir notres esprit pendant des semaines dans une installation provisoire ; mais que malgré tout il est bien heurexu de trouver, car sans l’habitude et réduit à ses seuls moyens il serait impuissant à nous rendre un logis habitable.”

“Certes, j’étais bien éveiller maintenant, mon corps avait viré une dernière fois et le bon ange de la certitude avait tout arrêté autour de moi, m’avait couché sous mes couvers

“maintenant je ne reconnaissais plue et j’y étais inquiet” he doesn’t recognize his rooms anymore, and this discomforts him as his identity resides in the objects of his experiences.

“Mais je ne peux dire quel malaise me causait pourtant cette intrusion du mystère et de la beauté dans une chambre que j’avais fini par remplir de mon moi au point de ne pas faire plus attention à elle qu’à lui–même. L’influence anesthésiante de l’habitude ayant cessé, je me mettais à penser, à sentir, choses si tristes.”

Proust also describes Marcel’s experience of the dinning room lamp in a similar way: “la grosse lampe de suspension qui connaissait mes parents et le boeuf à la casserole, donnait sa lumière tous les soirs.”

family dinners with Swann – socially constructed views of self and other
“Sans doute le Swann que connurent à la même époque tant de clubmen était bien différent de celui qe créait ma grand–tante...” which is soon followed by: “Mais même au point de vue des plus insignifiantes choses de la vie, nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n’a qu’à aller prendre connaissance comme d’un cahier des charges ou d’un testament ; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. Même l’acte si simple que nous appelons ‘voir une personne que nous connaissons’ est en partie un acte intellectuel. Nous remplissons lapparence physique de l’être que nous voyons de toutes les notions que nous avons sur lui, et dans l’aspect total que nous nous représentons, ces notions ont certainement la plus grand part.” [my emphasis, as it seems that Proust’s use of “sur” is non–standard, usually “de” would have appeared there, and this is significant] The same passage continues for a while, talking about how Marcel’s parents also “constituted” their own Swann, and how the face we see, and voice we hear of a person are more our projections of who that person is to us than a reflection of who that person might “actually” be. The difficulty is that there is no “actually.” Exterior personal identity, the self that is recognized by others, is contextual and determined by the observer.

As Proust writes of Swann as seen by Marcel’s parents, “l’enveloppe corporelle de notre ami en avait été si bien bourrée, ainsi que de quelques souvenirs relatifs à ses parents, que ce Swann–là était devenu un être complet et vivant, et que j’ai l’impression de quitter une personne pour aller vers une autre qui en est distincte, quand, dans ma mémoire, du Swann que j’ai connu plus tard avec exactitude je passe à ce premier Swann — à ce premier Swann dans lequel je retouve les erreurs charmantes de ma jeunesse, et qui d’ailleurs ressemble moins à l’autre qu’aux personnes que j’ai connues à la même époque, comme s’il en était de notre vie ainsi que d’un musée où tous les protraits d’un même temps ont un air de famille, une même tonalité — à ce premier Swann...”

Quote for Ch. 2 perhaps, “car pour elle [grandmère], la distinction était quelque chose d’absolument indépendant du rang social.”

“Cet escalier détésté où je m’engageais toujours si tristement, exhalait une odeur de vernis qui avait en quelque sorte absorbé, fixé, cette sorte particulière de chagrin que je ressentais chaque soir et la rendait peut–être plus cruelle encore pour ma sensibilité parce que sous cette forme olfactive mon intelligence n’en pouvait plus prendre sa part. [...] C’est l’inverse de ce soulagement que j’éprouvais quand mon chagrin de monter dans ma chambre entrait en moi d’une façon infiniment plus rapide, presque instantanée, à la fois insidieuse et brusque, par l’inhalation — beaucoup plus toxique que la pénétration morale — de l’odeur de vernis particulière à cet escalier.”

“...mon chambre à coucher avec le petit couloir à porte vitrée pour l’entrée de maman ; en un mot, toujours vu à la même heure, isolé de tout ce qu’il pouvait y avoir autout, se détachant seul sur l’obscurité, le décor strictement nécessaire (comme les représentations en province), au drame de mon déshabillage ; comme si Combray n’avait consisté qu’en deux étages reliés par un mince escaleir, et comme s’il n’y avait jamais été que sept heures du soir. À vrai dire, j’aurais pu répondre à qui m’eût interrogé que Combray comprenait encore autre chose et existait à d’autres heures. Mais comme ce que je m’en serais rappelé m’eût été fourni seulement par la mémoir volontaire, la mémoire de l’intelligence, et comme les renseignements qu’elle donne sur le passé ne conservent rien de lui, je n’aurais jamais eu envie de songer à ce reste de Combray. Tout cela était en réalité mort pour moi.
Mort à jamais? C’était possble.


“Il est ainsi de notre passé. C’est peine perdue que nous cherchions à l’évoquer, tous les efforts de notre intelligence sont inutiles. Il est caché hors de son domaine et de sa portée, en quelque objet matériel (en la sensation que nous donnerait cet objet matériel), que nous ne soupçonnons pas. Cet objet, il dépend du hasard que nous le rencontrions avant de mourir, ou que nous ne le rencontrions pas.”

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